Cher journal,
Ce matin, j’ai eu envie de me relire mes pages du matin. De relire ce que j’avais écrit le 6 septembre dernier. Le premier jour du reste de ma vie ou autrement dit mon premier pas en dehors du salariat.
“ C’est le début d’une nouvelle vie. D’une vie pour moi. Où je suis responsable de ma réussite et de mes échecs. Une vie où je décide et je vais devoir assurer mes choix. Une vie d’autonomie, de liberté de réussir ou de se planter. Je ne réalise pas bien mais je suis enthousiaste. J’ai envie !
Envie que ça marche pour moi, ma famille et tous ceux qui ont cru en moi. Je suis super enthousiaste même si ça démarre sur les chapeaux de roue avec Frédéric (mon premier client, oh yeah ! ), mon immatriculation à réaliser et plusieurs rendez-vous perso cette semaine.
J’ai envie.
Il va juste falloir que je me canalise et que je gère mes priorités.
Et là, il y a du boulot ! Les idées fusent dans tous les sens et ne sont ni coordonnées ni hiérarchisées.
Mon rapport à l’argent va devoir changer car il n’y a plus de sécurité. il n’y a plus de sommes récurrentes. Il n’y a plus le filet de sécurité du salariat.
A moi donc d’assurer et de faire en sorte de gagner de l’argent et d’agir pour.
A moi d’avoir des idées, de provoquer des rencontres pour faire en sorte que le business se fasse tout en gardant et respectant ma créativité et mon envie initiale.
Il ne faut pas que j’oublie pourquoi j’ai fait tout ça. Par quel chemin je suis passée. Il a été long et douloureux. Il m’a coûté de nombreuses larmes. Je me suis pris de nombreuses portes closes.
Il a alors fallu rebrousser chemin. Jusqu’à tenter autre chose. Autrement.
J’étais comme aveugle à me cogner contre tous les bords, tous les obstacles jusqu’à trouver la sortie. Pas facile.
Ni pour moi, ni pour mon entourage. Qu’il soit familial ou amical.
Ça fait longtemps que je leur rabâche mes envies d’évolution.
Alors, maintenant, il va falloir être à la hauteur. A l’écoute de mon environnement, des autres et de moi-même.
Merci, merci, merci, merci à tous ceux qui m’ont écouté, aidé, accompagné.
Je suis tellement contente que ça ait enfin fait tilt, que l’idée chemine, qu’elle prenne son temps mais qu’elle aboutisse.
Aujourd’hui, le salariat, c’est fini. Vive l’entrepreneuriat.”
Je suis émue de me relire ! De sentir l’enthousiasme, l’énergie, l’envie d’explorer ce nouveau monde qu’est l’entrepreneuriat tout en sentant la peur de ne pas réussir et de ne pas gagner assez d’argent.
Ces pages sont aussi précieuses car elles m’ont aidé du moment où j’ai pris ma décision jusqu’à aujourd’hui. Cet exutoire qu’elles ont représenté pour mon cerveau a été un vrai cadeau. J’y ai couché mes doutes, mes peurs, mes joies, mes interrogations, mes colères et j’ai ainsi pris du recul dans beaucoup de situations.
Ecrire les pages du matin, une clé pour se connecter à ses vraies envies
Les pages du matin sont une clé pour traverser des périodes de changement comme une reconversion ou un passage du salariat à l’entrepreneuriat.
Le principe
“Les pages du matin ou pages matinales consistent à écrire quotidiennement, et dès le début de la journée, trois pages selon la technique du flux de conscience.” dixit Julia Cameron, auteure de « Libérez votre créativité ».
Le concept, c’est donc d’écrire au saut du lit. Ecrire trois pages à la main à propos de tout ce qui nous traverse l’esprit et d’arrêter au bout de 3 pages.
Pourquoi écrire à la main et pas avec son téléphone ou son ordinateur ? Parce que « sur le plan neurologique, le fait d’écrire à la main ancre notre esprit dans le moment présent et cela plus qu’avec n’importe quel autre moyen de saisir des informations. Or, c’est en vivant le moment présent que nous apprenons à nous connaître. » explique Ryder Carroll, créateur de la méthode Bullet journal et fervent partisan de l’écriture manuscrite.
Ce temps d’écriture devient donc un moment à soi. Un moment de connexion à ses envies profondes car « nous disposons d’une fenêtre de quarante cinq minutes lors du réveil avant que les défenses de l’égo ne se mettent en place. Pris par surprise, l’on se dit la vérité.” explique Julia Cameron.
Ecrire tous les jours est une pratique. Ce n’est pas un exercice comme les autres mais un entrainement à se connecter à son inconscient. Son moi profond. Celui qui se cache sous notre éducation, nos peurs… l’activité incessante de notre mental et l’agitation extérieure.
Les bénéfices de cette pratique créative
Ces pages du matin sont personnelles. Intimes. Elles nous permettent de vider notre cerveau et de dire ce que l’on pense vraiment. Ce que l’on ressent vraiment. Et, c’est là qu’elles nous aident à passer à l’action, à ne pas lâcher, à garder notre objectif malgré le brouillard qui nous entoure. Elles nous (re) focussent sur nos priorités du jour ou de la semaine.
Les pages matinales ouvrent une porte vers :
- l’expression de ses émotions et ses pensées,
- la clarté de ses émotions et de ses pensées,
- une meilleure connaissance de soi,
- la résolution de problèmes et de conflits,
- l’amélioration de ses relations avec soi-même et les autres,
- de meilleurs choix et du changement,
- du ménage dans ce qui encombre sa vie,
- du sens à sa vie et l’identification de ses passions,
- la détente et la diminution du stress,
- l’entraînement et l’exploration de son écriture voire de sa créativité.
Elles sont un compagnon, un témoin de notre vie.
Les trucs et astuces pour ne pas lâcher dès le deuxième jour
Ecrire ses pages du matin sans réfléchir
Il peut être tentant de ne pas tout noter, de se dire que l’on a rien à écrire mais les pensées défilent. Quitte à écrire “je ne sais pas” pendant plusieurs lignes. Mais avec la pratique, ce qui semblait tiré par les cheveux devient une pratique sur laquelle compter.
Quand on a rien à écrire, on peut aussi se tourner vers ses petits et grands bonheur. Se concentrer sur le positif génère de l’optimisme (coucou, l’exercice des 3 kifs par jour). Cela peut être aussi simple que “je suis reconnaissante de respirer, de voir les bourgeons du printemps dans mon jardin, de goûter les premiers radis…”
Ecrire quelle que soit l’heure
Ces pages du matin peuvent aussi être écrites à un autre moment de la journée. Elles n’auront pas la même force car, au lieu de fixer la trajectoire de la journée, elles feront le bilan d’instants passés. Ce n’est pas grave. Elles permettent d’entretenir la pratique de l’exercice, le lien avec soi et l’écriture.
Ne pas chercher à donner du sens d’un jour à l’autre
Autrement dit, on se lève, on prend son carnet et on note toutes les idées qui nous traversent pendant trois pages. Elles parlent donc de tout et de rien. Elles peuvent être embrouillées, passer du coq à l’âne ou du superficiel au sujet profond. D’ailleurs, Julia Cameron préconise également de ne pas se relire.
Écrire ces pages nous met dans un état de flow créatif. Une fois lancés, nous pouvons assez vite nous surprendre à peiner pour suivre le rythme de nos pensées et noircir plus que trois pages.
On dit que la création artistique est une façon simple d’atteindre l’état de flow associé au bonheur, cet état où l’on est entièrement immergé dans une activité, où l’on plane…
On pourrait d’ailleurs comparer cette pratiques des pages matinales à un moment de méditation en pleine conscience 😉
Mon retour d’expérience sur les pages matinales
J’ai commencé les pages du matin un peu par hasard. Au détour d’une lecture sur internet. J’ai commencé en suivant le programme de 12 semaines proposé dans « LIbérez votre créativité » dont je n’ai retenu que la pratique des pages du matin.
Ce rendez-vous avec moi-même m’a guidé tout au long de la conception de mon projet, de la négociation de ma rupture conventionnelle, de mes premières semaines d’entrepreneuriat.
Ces trois pages m’ont permis de « vider mon sac », de démêler certaines situations (adieu les embrouilles avec les collègues), de tenir dans la négociation, d’écrire mes peurs et mes doutes et surtout de ne rien lâcher quant à mon projet.
Elles m’incitaient au passage à l’action car elles insistaient. Elles tournaient en boucle sur comment quitter « la prison dorée » où je dépérissais. Ce sujet revenait par tous ces aspects. C’était donc à moi de trouver des clés pour gagner en clarté et passer à l’action. C’était assez magique de voir le processus opérer.
Aujourd’hui, j’avoue que je leur suis moins fidèle mais que l’écriture de cette chronique m’a donné envie de réouvrir mon cahier dès demain matin. Tu me rejoins ?
Stéphanie, entrepreneure débutante
PS : J’ai oublié de te dire qu’elles nous font aussi passer outre notre censeur (tu sais la petite voix qui nous juge) et nous permettent de lui dire « Merci mais j’y vais quand même ! ».
PPS : Pense à choisir un cahier dont l’utilisation te procurera de la joie et du plaisir.
PPPS : Si tu veux faire plus ample connaissance, tu peux lire mes autres chroniques ^^