Un Français sur cinq aurait un manuscrit dans le tiroir. Sans compter la masse invisible qui s’autocensure. En France, nous portons un regard élitiste et romantique sur l’écriture. Au point que nous en oublions notre simple désir d’écrire.
L’école, notre système éducatif, notre société nous apprennent qu’il y a des bonnes et des mauvaises réponses. Nous nous habituons à recevoir des notes et des appréciations toute notre vie. Nous cherchons à répondre aux injonctions extérieures au lieu d’être attentif à nos besoins. Alors, comment écouter cette petite voix qui souffle son désir d’écrire ?
Satisfaire son désir d’écrire
Le plus précieux dans l’écriture n’est pas la forme mais le désir. Il est plus important d’exprimer ce que nous avons à dire que de l’écrire selon les codes. Oust les vieux souvenirs d’école, les remarques des professeurs, les réflexions de nos proches, les étiquettes collées à la va-vite ! Suivre ses envies importe plus que de les mentaliser – ou ressasser de vieux souvenirs – pour ne jamais passer à l’action.
En plus, sur quels critères juger un texte ? Le plaisir du lecteur, le style, l’orthographe, le respect des conventions… ? Vaste débat. Très subjectif.
Une chose est sûre. L’émotion ressentie prendra toujours le pas sur le respect de l’orthographe ou de la grammaire. Les réseaux sociaux l’illustrent tous les jours. Si tu es authentique et sincère dans ta démarche, ton texte trouvera des lecteurs. L’expression de tes émotions, de tes coups de gueule ou de tes kifs aura un écho.
La maîtrise de la langue française s’apprend. Au moindre doute, il faut vérifier, corriger, utiliser des outils de correction ou se faire relire par un proche. Il faudra bien sûr progresser si tu souhaites être édité. Mais tout texte ne finit pas chez un éditeur !
Passer à l’action
Se lancer en écoutant son désir d’écrire plutôt que les codes de la société est aussi une belle occasion d’apprendre. Passer à l’action permet de faire des erreurs et, parfois, de réussir !
Dans “Ecriture : mémoires d’un métier”, Stephen King conseille de fermer sa porte, de s’installer, d’écouter son inspiration et d’écrire au kilomètre 1000 à 2000 mots chaque jour.
Il recommande aussi d’avoir une caisse à outils avec du vocabulaire, une maîtrise de la grammaire, des phrases à la forme actives, la non-utilisation des adverbes, etc.
Enfin, son principal conseil est de » lire beaucoup, écrire beaucoup « .
Passer à l’action de manière répétée et massive nous apprend ce qui fonctionne et ce qui fonctionne moins bien. Ne rien lâcher. Etre fidèle à son envie, à son énergie et à son désir profond. Ecrire, écrire et écrire. A force, les formulations vont s’affiner, le style s’affirmer.
Il n’y a pas de bon ou de mauvais texte. Il y a le respect de ton désir d’écrire et ton aspiration à être lu. Alors, avant de le diffuser, interroge-toi : ce texte est-il le reflet sincère de ton envie ? Dis-tu la vérité ?