Je m’étais engagée dans un drôle de défi en novembre : écrire 50 000 mots en 30 jours. Alors, le NaNoWriMo est-il relevé et quels sont les apprentissages de cette expérience inédite.
Le NaNoWriMo, c’est quoi ?
Comme pour moi, 2020 est peut-être la première année où tu entends parler du NaNoWriMo.
Le National Novel Writing Month (en français « mois national d’écriture de roman ») est un challenge d’écriture créative dans lequel chaque participant tente d’écrire un roman de 50 000 mots (soit environ 175 pages) en un seul mois.
C’est un défi complètement personnel puisqu’il n’y a aucun prix à gagner hormis la satisfaction de l’avoir relevé.
Créé en 1999 aux Etat-Unis, il se tient chaque année en novembre depuis 2000. Aujourd’hui, les participants sont internationaux. Evidemment, l’amour des mots n’a pas de frontière.
La communauté s’encourage sur le site officiel où il existe des forums par zone géographique. Il existe par ailleurs des groupes d’écriture qui se forment pour se soutenir durant les 30 jours du défi.
C’est d’ailleurs comme ça que je me suis retrouvée à participer à cette aventure !
J’ai répondu au post de Pierre-Alexandre en mode “oh la la la… Dans quoi je m’embarque ?”. Bref, j’avais peur mais j’y suis allée. En réalité, j’étais surtout curieuse de vivre cette expérience.
Croyant me faciliter la tâche, je me suis engagée à rédiger des contenus (articles, newsletters et formation) pour ma communauté en semaine et de l’écriture créative le week-end. Les 1 667 mots / jour me semblaient difficiles mais atteignables. Aussi, j’étais ravie de rejoindre un groupe d’entraide.
Le NaNoWriMo, un défi qui m’a appris
Et, alors ???
Le groupe m’a aidé à ne pas décrocher. La publication quotidienne me rappelait régulièrement le défi que je m’étais lancée. C’était comme si le NaNo me disait « Coucou, qu’est-ce que tu as écrit aujourd’hui ? « .
Je l’avais aussi beaucoup partagé autour de moi parce qu’un engagement est plus fort quand il est verbalisé.
Résultat… Le bilan est de… 6 633 mots en 30 jours.
Plouf ! Le NaNo est finalement tombé à l’eau.
En fait, j’ai rédigé plus de 6 000 mots dans la première quinzaine puis… presque rien. J’avais compris que je n’avais pas choisi les bons ingrédients pour relever le défi du NaNoWriMo. Aussi, je n’ai pas cherché à passer en force.
Mon agenda n’était pas adapté sur cette période
J’ai enchaîné les rendez-vous clients et les entretiens pour devenir Mentor chez LiveMentor alors que j’ai besoin de longues plages horaires sans interruption pour produire un contenu. Je sais, par exemple, qu’un article de blog ou une newsletter me prend environ 2h de rédaction (sans le temps de recherches documentaires et d’infusion du sujet). En vrai, il me faut presque une journée sans rendez-vous pour avoir l’esprit libre. Compliqué sur ce mois de novembre !
Mon style n’est pas un atout pour écrire long
Je kiffe d’écrire court et percutant. J’aime être précise dans le choix du vocabulaire. Je fonctionne centrée sur le message essentiel. Mon cerveau a sûrement aussi cherché à fuir car, c’est sur cette première quinzaine que je me suis remise à lire des haïkus. Avec l’envie d’en écrire évidemment. Autant dire que ce n’était pas vraiment le meilleur moment pour écrire des poèmes miniatures ^^
En fait, la seule écriture où je sois à l’aise avec la longueur c’est cet article (ah, ah) et l’écriture introspective . Là, il y a carrément zéro limite ! J’écris jusqu’à temps d’avoir vidé mon sac. D’ailleurs, ce genre de texte n’a aucune autre vocation.
Mon sujet n’était pas assez nourrissant
Je ne me suis pas fait de cadeau en choisissant mes formats. Il n’y avait pas de plaisir dans cette écriture. C’est aussi une des raisons pour laquelle je n’ai pas priorisé ce défi.
Je me suis très vite sentie “à sec” ou en train de rédiger des trucs utiles mais avec un niveau de kif au ras des pâquerettes.
Je sais aujourd’hui que c’est l’ingrédient le plus important. J’ai été beaucoup trop raisonnable, bonne élève. Au lieu de simplement m’amuser et jouer avec ce défi de folie ^^
Ce défi est une bonne idée !
Si tu t’interroges sur le fait de participer à une prochaine édition ou un autre défi d’écriture, suis ton élan !
Et, pioche dans mes recommandations issues de cette édition 2020 :
- Choisis un sujet qui t’éclate. Sur lequel tu es intarissable et passionné !
- Joue, amuse-toi, éclate-toi ! Ne cherche pas à faire d’une pierre deux coups. Laisse ton mental en dehors de toute cette démarche créative et reste dans l’élan initial !
- Ecoute ton rythme naturel. Si tu as besoin de longues plages horaires pour laisser les idées décanter, prévois-le. Si au contraire, tu as besoin d’explorer et de partager avec d’autres avant de te lancer, c’est pareil. Prévois ces moments à l’avance.
- Organise-toi de façon à être régulier. Il vaut mieux écrire 15 minutes par jour à la même heure que 4h d’affilée pendant le week-end. Ton cerveau prend le rythme, en fait.
- Complète le challenge avec d’autres pratiques comme les arts plastiques, la danse, le chant, la musique… Bref, un truc qui te ramène au corps et à ton inconscient (imaginaire, intuition, rêve…).
- Crée-toi des “déclencheurs” pour les jours où c’est moins facile. Cela peut être une musique, une image, des phrases toutes faites du type « et, il sonna… » ou « soudain, elle reçu un appel…« , des odeurs (café, encens…).
Enfin, tu sais quoi ? Je pense que cette expérience vaut vraiment le coup d’être vécue pour apprendre à mieux se connaître, pour découvrir son rapport à l’écriture et la créativité.
Cela me donne même envie de te faire un parallèle avec un marathon. J’ai l’impression qu’une fois qu’on en a vécu un, on sait. Quelles que soient les conditions finales. Et, malgré les difficultés vécues et le dépassement de soi que cela implique, l’envie de recommencer est extrêmement forte.
J’ai le sentiment que c’est pareil pour le défi du NaNoWriMo.
Alors, on se donne rendez-vous l’année prochaine ?